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BOUAMAMA Cheikh
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Chef de guerre et guide spirituel Résistant à la colonisation française en Algérie |
Origines & Formation
Cheikh Bouamama (en arabe : الشيخ بوعمامة), de son nom complet Mohammed ben Larbi ben Cheikh ben Horma ben Mohammed ben Brahim ben Attaj ben Sidi Cheikh Abdelkader, est né en 1833 à Ksar Hammam Fougani de Figuig au Maroc et mort le 7 octobre 1908 à El Aïoun Sidi Mellouk, dans la région d'Oujda au Maroc, près de la frontière algérienne.
Il appartient à la tribu des Ouled Sidi Cheikh, une puissante tribu maraboutique originaire d'El Abiodh Sidi Cheikh en Algérie, qui avant la conquête française de l'Algérie levait l'impôt au nom du Dey d'Alger. L'influence de cette tribu s'étendait au-delà des frontières algériennes, touchant le Maroc, le Niger et le Mali.
Cheikh Bouamama est issu de la famille des Ouled Sidi Taj. Sa famille vivait à Figuig où son père, Cheikh Larbi ben El Horma, pratiquait le commerce des burnous et des bijoux entre la région de Figuig et Moghrar Tahtani.
Carrière Spirituelle et Militaire
Cheikh Bouamama a reçu une instruction soufie dans sa jeunesse à Figuig, ce qui a forgé sa dimension spirituelle et son influence auprès des populations locales. Dès 1875, il commence les préparatifs pour organiser la résistance contre la présence française.
En 1881, après l'assassinat du lieutenant Weinbrenner près d'El Bayadh (anciennement Géryville), Bouamama lance une insurrection contre les forces françaises. Cette résistance, qui durera près de trois décennies, s'étend dans toute la région sud-ouest de l'Algérie, notamment dans les régions de Naâma, El Bayadh, Saïda et s'étend jusqu'à Tlemcen.
Sa stratégie militaire se caractérise par des attaques éclair contre les positions françaises, suivies de replis rapides dans le désert où sa connaissance du terrain lui donne un avantage décisif. Parmi ses batailles les plus célèbres figurent celles de Tazina (10 mai 1881), Chellala (juin 1881), et Fendi (avril 1882).
Distinctions & Reconnaissances
Bien que combattant contre la France coloniale, Cheikh Bouamama a gagné le respect de certains officiers français pour ses qualités de stratège et de chef de guerre. Le colonel Lyautey écrivit en 1902 que Bouamama était "un chef véritable et un homme de guerre déterminé, prêt à se sacrifier pour la réussite de ses opérations contre les Français".
Son nom est aujourd'hui honoré en Algérie où plusieurs rues, places et institutions portent son nom. Il est considéré comme l'un des héros nationaux de la résistance algérienne contre la colonisation française.
Impact & Influence
L'insurrection menée par Cheikh Bouamama est l'une des plus longues et des plus importantes de l'histoire de la résistance algérienne contre la colonisation française. Son influence s'étendait sur de nombreuses tribus, dont les Ouled Sidi Cheikh, les Hamyan, les Amour, les Chorfa, et les Ksouriens.
Sa capacité à fédérer diverses tribus autour d'un combat commun a eu un impact considérable sur la résistance populaire en Algérie. En tant que chef religieux et militaire, il a su incarner une double légitimité qui lui a permis de maintenir une résistance active pendant près de 30 ans.
L'héritage de Bouamama dans la mémoire collective algérienne est important, symbolisant la résistance et la lutte pour la liberté. Son combat est considéré comme précurseur des mouvements de libération nationale qui ont mené à l'indépendance de l'Algérie.
Pour en savoir plus
- Film épique "Le Cheikh Bouamama" réalisé à la fin des années 1970 et diffusé au début des années 1980
- Article Wikipédia sur Cheikh Bouamama
- Article Wikiwand sur Cheikh Bouamama
- Article de l'APS sur le 142ème anniversaire de la résistance de Cheikh Bouamama
- Article "La Résistance de Cheikh Bouamama (1881-1908)" sur Glorious Algeria